L’ÉLAN INATTENDU
L’ÉLAN INATTENDU
D’abord, il y a l’œil ! L’étincelle, subite comme la mort, plus que la foudre encore, car en appel licencieux, l’écho de ce regard ne répercute aux cieux de notre anatomie que ce désir ardent, sans tambour qui roule, ni que claque l’éclair en déflagration d’air. Non, c’est bien plus simple encore ! Les yeux cherchent toujours du vague quotidien un éclat qui saurait adoucir le trépas d’une âme qui se tait, mais qui n’expire pas, simplement qui s’endort en long sommeil d’ennui. Alors, quand il s’épanche sans crier gare en un autre regard à la faveur d’un jour visité par l’amour, la vie bouscule le présent, bascule l’interdit, gonfle le cœur, enfin se tend le corps en nos décors gris. Et l’espace et le temps changent ainsi, et d’essence profonde, et de goût, de facondes choisies quand leur soleil soudain inonde nos chemins de nouvelles couleurs trop longtemps oubliées en nos renoncements aux mesquines lueurs. Quel Bonheur alors éprouve l’être ainsi, en ressourcement d’âme sur ce monde frangé des émois de l’Amour qui nous ouvre sa cour aux tendres ablutions où nos ondes brûlantes espèrent leurs unions avec autres amantes natives d’autre atrium, qui lient deux futurs en fusionnant leurs faims.
Pourtant, comme il faut pour cela tant de choses qui sonnent, et juste, pour que cet imprévu en une heure donnée mêle deux destinées en cet instant précis, qui semble frissonner, mais… Ne s’embrase vraiment que si cette alchimie d’ingrédients essentiels, propres aux fusions premières, s’offre ainsi à nos fièvres, qui tant en sont surprises que nous lâchons nos prises pour suivre leurs chimères tout en devenant fous… D’Amour, qui nous absout. Et, comme ils sont nombreux, ces bougres d’artefacts ! Et, comme il faut être en soi dépourvu d‘inquiétude, disponible vraiment pour éprouver en affranchi, là, sur l’instant, galante comme galant, cette explosion de paix qui donne de la voix en nos intimités soudain désorientées, qui, vibrant d’un regard affûtant nos émois, ne soit pas contenance, mais dons d’efflorescences tissées d’effervescences s’offrant à Reine et Roi. Il faut aussi oser baisser ses gardes tutélaires, duègnes autoritaires pour toucher l’autre au cœur et déjà le séduire, à la minute, à la seconde même, où cette clé de l’abandon de nos Êtres conquis, en symbiose sublime, libère nos pudeurs, nos défenses, de toute retenue. Avant, il fut trop tôt, après, il eut peut-être été trop tard, l’instant qui nous emporte, s’il en décide ainsi, demeure fugace et rare. Mais encore, les circonstances crues façonnent-elles, elles aussi ce flux qui devient notre lit ! Ainsi, disposant et de soi, et du temps qu’il nous faut pour que festoient sans freins nos cœurs et corps complices, encore faut-il que, en nous émancipés, nous sachions nous exclure du monde qui nous ceint pour de ce doux dialogue en l’aube d’un matin qui proclame le jour d’une révélation, celle de Cupidon, nous goûtions au secret d’un lieu privilégié et protecteur de Notre Intimité, où nul ne sait alors ce que joue les acteurs, ni qui ils sont vraiment, ni quand et ni pourquoi leurs yeux se disent oui pour la première fois, et avec fulgurance, avant même que leurs voix qui ne savent encore, qui était qui, noyé en même émoi. Oui, il nous faut tant et tant d’infimes circonstances pour enflammer nos cœurs qui rêvent de partance, en intense Bonheur.
Ainsi, faisait-il beau en cette après-midi d’un printemps radieux. Son grand soleil brillait, je me sentais heureux, avec au fond de moi, bienvenu et charmant ce brin de solitude à la douce amplitude qui m’accordait son temps, un peu à l’improviste, pour m’occuper de moi. Alors, parce que je disposais de cette plage bienvenue, en liberté joyeuse je suis allé là-bas visiter des amis, qui eux, je l’ignorais étaient alors fort pris, et ne disposaient pas de leur temps prisonnier pour l’accueil chaleureux dont ils étaient pourtant, et à leur habitude, amplement coutumiers. Ils agençaient alors toiles et photographies d’art sur les cimaises d’un vernissage qui aurait lieu demain. Et, Dieu, comme cette impérieuse tâche, passionnelle, exclusive, les possédait-elle tous deux ! Alors, comme ils ne pouvaient m’accorder les soies de leurs regards, ce fut celui de cette amie à eux, et peintre de surcroît, alors en route vers un ailleurs, comme je l’étais moi. Elle m’était inconnue et faisait halte là par gourmande amitié, qui aujourd’hui, pour eux à qui le temps manquait, était inopportune. Ainsi, en attention courtoise, ce fut elle qui s’occupa de moi, tout comme moi… D’elle, cela va de soi, tant ils ne pouvaient, à leur décharge et à leur grand regret, nous accueillir les bras ouverts en leur repaire si chaleureux. Ainsi nous étions deux, de passage en transit chez eux., nous étant invités pour créer la surprise. Nous nous sentions gênés de notre trop d’emprise. Alors, troublés par ce hasard se rencontrèrent Nos Regards, Ils s’illuminèrent avec tant d’émotions que je fus libéré de toutes mes tensions, quand elle, à l’avenant me souriait vraiment, tel un soleil levant. Elle aimait la peinture, une de mes passions, involontaire entremetteuse, douce cooptation, l’étincelle était née ! Symbiose de pensées et de Désirs profonds, nous allâmes déjeuner en un endroit charmant. Malgré nous frémissant de frôlements complices nous parlâmes longtemps, tout en noyant nos yeux en leurs éclats surpris. L’histoire de nos vies, nos goûts, nos ressentis, s’accordaient à merveille. Elle était libre d’elle aujourd’hui, moi aussi. Et ce printemps, entremetteur, insufflait ses frissons à nos chairs en oublis. Nous avions tant d’envies qui se laissaient aller et goûtaient cette aubaine de nos complicités, qui, jusqu’à aujourd’hui, mystère souverain, étaient attentes vaines, jusqu’à cet instant-là, précis chez elle et moi, où plus qu’une concorde sut nous offrir sa grâce, qui elle nous implora de plier sous l’aubaine de sa sagacité. Si nous fûmes surpris d’une telle communion, d’âme autant que d’esprit, elle nous parut aussi tellement naturelle que se fondirent en elle… Nos corps enlacés.
Ce miracle imprévu fut doux et spontané, gorgé de voluptés, si légitimes en somme, son plus tendre soleil caressait Nos Désirs. Elle peignait si bien ! Elle avait une histoire, un chagrin en chemin ressemblant tant au mien. Ainsi elle espérait, mais en son idéal, sans la trouver encore, une âme sœur en essors de cœur, corps et langueurs, qui lui serait fatale. Moi, j’épousais ses vues, et je me sentais nu, et libre tellement, devant cette inconnue qui m’aspirait, si Belle, en ses tendres dentelles.
Le repas fut trop court ! Elle habitait fort loin ! Il lui fallait partir vers une galerie qui attendait son art, à elle, là-bas, dans le Midi. Alors, échanges d’un baiser, subtil, juste posé, encore un peu timide, troc d’un numéro aux précieuses fragrances, qui, en sa magie radieuse, relierait au plus vite en dialogues duos nos âmes ensorcelées autant qu’ensorceleuses, se promettant, bien sûr, de se revoir bientôt.
Chaque jour un appel en frémissements d’ailes, fébriles, à chaque mot donné, en chaque intonation savamment modulée ; et chaque jour l’espoir qui se déploie encore épousant la souffrance du manque de nos bras en cette attente vaine, qui elle, n’en finit pas. Quelle rare impatience d’au plus tôt se revoir !
Une semaine passa, longues nuits sans sommeil ! Enfin, et de nouveau s’enflammèrent nos regards éblouis, nous serions réunis, étaient belles nos vies. Et vint ce jour béni. Nos mots furent nos baisers et caresses sucrées, cependant encore privant nos corps entiers du don de Notre Acmé ; Deux heures seulement et simplement nourries de sensuelles grâces, aux voluptés tenaces, de fusions qui s’enlacent, mais nous manquions de temps pour devenir amants. Puis quelques mois plus tard, en rendez-vous de gare, Notre Amour déployé en folles dionysies put ainsi s’accomplir au plus chaud de l’été, au creux du même lit où nos corps incendiés, nos cœurs enivrés et nos âmes d’artistes s’offrirent sans ambages au précieux verbe « Aimer » conjugué au présent par nos Êtres incendiés qui connurent… Note Acmé.
Aujourd’hui tout en « Elle », pour Moi seul, vibre-t-elle, tout comme "Moi" pour « Elle », des Fruits de Nos Félicités. Chacun de nos sourires, de nos soupirs, de nos souffles passions aux si tendres explosions, en chaque mot reçu, en chaque mot offert, nous transporte toujours en notre bain sucré, au secret de nos vies tendrement clandestines.
Nous ne savions pas quand, nous ne savions comment, et nous ne savions qui serait cette étincelle qui incendia nos vies, car rien de ce que nous étions ne nous prédestinait à Cet Amour Ardent, sinon, intime et sibylline (à peine affleurait-elle), cette quête éternelle, subliminale aussi, de découvreurs assoiffés de sensuelle liberté, d’éternelle langueur, absente alors de nos heures fatiguées ; « Ce Désir » contrarié de renaître aux émois d’Amoures oubliées tant nous nous sentions ternes en nos carcasses vides devenues carcérales ; tant nous étions brimés, et soumis plus encore, à notre état létal nous rendant prisonnier de funestes habitudes tueuses d’« Idéal », et de ce « Rêve » abandonné aux oubliettes de cet « encore autant Aimer en improbable quête » ; De cette envie « d’Oser » qui s’était émoussée en nos Êtres embrumés, mais qui pour Nous hier fut amplement « Tantale » autant que « Cardinale », pour de nouveau nous emporter sur ce Chemin sacré de nos intimes vérités.
Ce petit rien, mais qui fait tout, ce détail de l’apparence, l’oubli de sa méfiance en abandon si doux ! Magie des résonances, d’une voix qui s’impose, qui s’immisce et qui ose, oui, coïncidence rare, en voluptés des sens et de l’esprit, et du cœur et de l’âme, s’éveiller de nouveau, tout en effervescence, pour fondre d’« Espérance » en deux corps incendiés. Coup de foudre innocent qui enlace les Êtres et les brûle gaiement, jusqu’à ce firmament de leurs plus belles fêtes.
Ainsi, conspuant « Le Néant », Nous devînmes Amants en Notre Tendre Quête,
Mais, Dieu ! Comme le temps est long entre deux rendez-vous, qui eux nous manquent tant ! Et… Comme l’espace est grand entre nos deux prisons ! Mais… Comme ce temps est doux lorsque nous épousons nos corps en leurs transports aux ardentes fusions. Ainsi, deux, trois fois l’an, si peu en somme, un peu plus parfois, cadeau de bon aloi, nous visitons les cieux de notre paradis, dans le douillet d’un lit, refuge d’amoureux.
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