J'AIMERAIS PEINDRE MES POÈMES...
J’AIMERAIS PEINDRE MES POÈMES…
Un peu plus qu’une envie quelque chose frémit puis enfle doucement, et s’affirme puissant en ce lit de mon temps qui t’accueille aujourd’hui. Je ne sais si cet appel gourmet, tout autant que gourmand, au présent de ma vie, et qui pointe son nez espérant un talent qui me serait voilé naît seulement de Toi, de ta rencontre pulsionnelle avec le feu fervent de cet artiste ardent qui fascina ton ciel dès son premier regard vainqueur, buvant le tien alors fort séducteur parcourant ses cimaises où son art exposé savait te pénétrer, en ce tout premier soir où tu l’as rencontré, déjà maîtresse, et de son art de peindre et de celui d’aimer, où ta propre passion pour lui semblait innée, et sut le subjuguer jusqu’à vous enflammer pour mieux vous consumer en ce septième ciel de vos félicités qui feulèrent sans pudeur leur bonheur de brosser, en palettes affolées aux si rouges baisers, leurs plus tantales tableaux dont les toiles furent vos peaux, et vos bouches fontaines, et vos lèvres pinceaux, et vos sexes berceaux de jouissances belles.
C’est un peu pour cela que s’éprend aujourd’hui mon désir de peindre, là, tout en moi, cet émoi né de Toi mais qui n’explique pas à lui seul son invite, majeure, qui hèle ainsi mes heures ! Ce serait réducteur, ainsi qu’au demeurant de bien piètre valeur. Tout comme tu l’es, Toi, je suis sensible à la beauté des choses comme aux raffinements de plaisirs délicats qui savent nous offrir leurs sensations altruistes aux couleurs de la vie en leurs formes infinies, leurs fécondes haleines semblables à celles des dieux en leurs hauts patronages qui savent nous surprendre et contrarier l’ennui, qui souvent nous saisit en multiples pulsions afférentes aux désirs, et de l’âme et du corps, et du cœur qui délire en ses petites morts d’orgasmes ravageurs qui boutent le malheur. Car en moi la peinture est si spontanément instinct originel, toute première fusion de mes émois charnels qui s’agrègent au monde et qui s’y réfugient, rupestre ambassadrice de mon imaginaire, qui sait être exalté et fervent créateur au gynécée de l’alchimie de ses saveurs, fougueuse métamorphose de mon être le plus banal en celui élevé en plus haut idéal disciple d’une tellurique voie, et si folle parfois, qui, s’ouvrant alors à moi me raffine en tout ; vague prenant son temps, ou fougueuse tempête amante de vents fous aux flots jaloux qui me bousculent ou me dévorent, interpellent mes habitudes en ébranlant mes certitudes, comme ils annihilent ces servitudes engrangées, où je m’étais laissé piéger.
L’homme, plus que la femme est sensible aux images, il y ressent en acuités exacerbées les émotions de sa psyché. La vue, en sa priorité revêt chez lui les sens aigus d’une beauté qui sait traduire ses sentiments intenses en ondes vibratoires aux fols élancements, de l’aveuglant d’un blanc jusqu’au plus sombre noir, toutes plus nourricières, enivrantes et princières qui exultent en fantasmes, et des plus débridés, comme en les plus subtiles des licences acérées aux nuances de cœur pétries par sa ferveur. La résonance d’un tableau n’a nul besoin de mots, en un seul regard, furtif ou appuyé qu’elle sait éveiller, surprendre ou accrocher, y rayonne son âme et y sourd sa beauté. « Elle », est au firmament de tout art pictural, ce précieux miroir d’instantanés émois ressentis tout en moi, ses écuyers de choix pour mes plus incarnées, intenses et viriles vérités masculines qui respirent au pluriel en celui spontané d’un instant ébloui, tant irradié de grâces aux tourments infinis, qui se grave en ma vie charpentière qui se nourrit de lui, s’enivre à ses lumières.
Il m’est fort inutile de savoir décrypter son langage codé, celui des spécialistes, car mystérieusement elle se révèle à moi, investit mon esprit, tance mes interdits de ses langues de feux, ou parfois m’indiffère, et alors je l’ignore, la laissant féconder, ailleurs, une autre terre que celle de mes heures ; je ne l’explique pas, ainsi elle vibre en moi, universelle autant que singulière, prégnante ou cavalière, et quels que soient mes mots, tellement inutiles, qui me sautent au garrot, valets toujours trop sots peinant sous leur fardeau pour si mal la traduire, ne sachant communier avec son âme pariétale surgit du fond des âges, ou mieux encore, comme je le souhaiterais, gommant leur superflu aux vaines envolées pour fusionner en ses décors aux invites absolues tout ourlées de ma passion dévote, qui smoffrent ainsi leur fièvre aux effusions sublimes consacrées à l’amour, plus rarement aux haines ou aux malaises flous, tout aussi impérieux cependant, tellement importuns lorsqu’ils montrent leurs dents. « Elle » est ce concentré d’humaines harmonies, ou d’âpres dissonances bouleversées ou amies qui crient l’être hors de lui, le révélant ainsi sans pudeur à autrui. Parfois faut-il savoir, et pour la mieux aimer, aussi la déchiffrer avant de l’adopter. Or, cela relève encore d’un jeu fort délicat, délicieux pour l’esprit, perturbant pour l’émoi. La peinture est pour moi l’art de l’absolu, celui de l’évasion et de l’introspection. L’œil sait y déceler notre adhésion secrète, royale vestale en oraison qui sait nous mettre à nu et peut être troublée d’un marasme diffus, comme de tant d’autres éclats encore, cousins d’un parangon féal de nos nues… Nous l’adaptons ainsi à notre convenance comme à notre mouvance, à notre sibylline et propre unicité.
Oui, je crois que pour moi ce sont ces raisons-là, plus véritablement, qui dirigent mes pas vers cette envie de peindre, qui tant résonne en moi et enfle ainsi mon pas. Toi, tu fus l’étincelle de son grand feu de joie buvant ma foi bohème. Les mots exigent, eux, de l’attention sereine, notre concentration, une solitude amie pour être lus et bien compris, comme pour être écrits, tant ils sont tributaires de la grammaire et de la rhétorique, de leurs sens divers et parfois opposés, car bien mal équarris par d’orphelines et vaines perceptions qui en demeurent chagrines. Ils créent la confusion bien souvent malgré eux tant ils sont mal traduits, parfois même trahis par nos complexes egos vibrant des mille maux aux nuances incertaines de nos cultures passées, trop strictes ou qui enchaînent, sachant les falsifier. Les arts de l’écriture, celui de la peinture, sont tous deux si friands pour la main qui les crée de cette solitude amie d’une composition, contrainte qui oblige, limitant un vertige, ou libre, voire exaltée où l’on sait exulter, mais toujours exigeante et jalouse de sa sérénité, ne sachant partager son précieux pré carré avec les bruits du monde, qui lui sont étrangers. Ainsi, n’admet-elle personne entre elle et son artiste, qui est son écuyer, l’amant de ses couleurs aux flammes sigisbées.
Cependant la peinture a ceci qui l’élève au zénith de mes cieux, elle m’est première maîtresse en mon univers « Jeu » où elle demeure cet art privilégié d’une révélation toujours instantanée, autant que mystérieuse, pour mon œil toujours neuf à qui elle sait sourire lors il la découvre une première fois quand elle naît sous les soies d’une main parturiente qui trace ses émois en touches subconscientes, ou bien plus incarnées ; en son achèvement aux retouches pimpantes qui savent la choyer ; enfin, et c’est le plus souvent, avivant sa cimaise après encadrement. Encore boude-t-elle parfois ce dernier accessoire aux frontières illusoires. Tout aussi intense qu’un texte charpenté aux saisissantes pages, mais qui parfois frustrées d’être normalisées savent nous égarer, elle jouit, « Elle », Reine inconditionnelle des arts de la « Beauté », de l’incommensurable privilège d’ignorer tout sens dévoyé en sa native essence, car demeurant ouverte sur l’infini d’un temps de ressentis puissants aux singulières contrées, elle s’invite en chacun selon ses propres vues, en nuances choisies qui ravissent nos yeux et rendent l’être heureux, parfois même repus.
Cet appel des pinceaux aux rais qui exorcisent osera-t-il éclore en la réalité, présente ou à venir de ma carcasse éprise, qui saurait me guider, où s’imposera-t-il comme unique vœu pieux ? Je ne le sais encore. Il trace cependant son chemin lentement, goulûment, et s’affirme puissant en souhaits libérateurs qui attendent cette heure d’un accomplissement, presque fébrilement.
Il sera « Ton » cadeau ! Celui de tes adieux, et si précieux présent de ton doux firmament aux mille luminelles qui emplissent mon ciel d’un éternellement ; car je n’oublierais pas, au plus secret de moi, que « Tes » mots, complices de tes pinceaux furent cela, eux aussi ; tu as su les brosser en tableaux sensuels et ardents tellement affinés qu’ils auront imprégnés de leurs tons chamarrés l’écran vivant de mon imaginaire, comme s’ils fussent peints par « Tes » lumières, en leurs magies premières. Deux arts ainsi en « Nous » se mêlent, et si intiment ! Deux êtres s’apparient autant qu’ils se festonnent, et séparés pourtant, deux souffles communient pour mieux traduire leurs grâces et leurs envies enfouies, spirituelles, sentimentales et charnelles enlaces de leurs vies partagées en si récent passé aujourd’hui dissociées, où Toi, en tes parts magiciennes aux couleurs étoilées, « Muse » de ma félicité, et sorcière adulée de mon plus fin esprit, « Fée Lutine » de ma vie, Croissant de Lune en ciel qui luit, tu sus m’ensorceler de tant de « Ta » beauté et de tes sortilèges, où j’aime à me lover lors tout me désagrège, noyé au sein de « Ta » clarté, caressé par les soies de « Ta » féminité.
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