VENUS SUBLIMINALE
VÉNUS SUBLIMINALE
J’ai moulé, en une feuille d’or fine comme une soie, les mystères de Ton corps, éthérés, Ton souffle qui s’endort, Tes poses licencieuses…
En artiste zélé je les ai incarnés, trésors ardents de mon imaginaire, en cette peau précieuse. Puis je l’ai enchâssée dans les rainures d’argent d’un cadre de platine serti de gemmes azur. Ta grâce, ainsi modelée de mon art comme de ma passion, j’ai ouvert pour Tes yeux deux forures envoûtantes aux courbes harmonieuses, puis délicatement je les ai incrustées de turquoises éternelles. Tes lèvres sont rubis et m’offrent Ton sourire, celui de Ton plaisir, de Tes embrasements. De Tes bras, Tes jambes, Tes hanches, et Tes seins séraphins, de Ta taille si mince, cintres et galbes alanguis, je lisse de mes doigts en étreintes d’amants les appâts turgescents et dépose un baiser à cette confluence où tes cuisses charnues en des plis pénétrants se perdent à ma vue. Mes mains Désir, chaque matin épousent ainsi Tes formes capiteuses. Et Phébus, en son levant d’éros irisant des rideaux de ma chambre à coucher les trouées en ombelles, si complices dentelles de ma félicité, caresse ta beauté de mille luminelles aux mouvances ouatées aux reflets mordorés d’une charnelle essence, suggestives clartés aux éclats d’un été, toutes d’envies perlées, comme en celles plus douces, plus langoureuses encore pour Ta femelle aura, amantes d’un printemps aux bourgeons en appâts.
Alors, mes pensées les plus folles se fondent en Ton mirage, prennent corps à leur tour irrémédiablement, effluences dénudées elles s’envolent vers Toi sur les ondes du rêve et du Tendre vécu ; en symbiose d’esprit, de cœur en ses langueurs, elles noient en moi Ta chaleur d’âme, s’incrustent sous Ta peau, et je vibre un instant, immanence d’amant, fusion voluptueuse qui plonge en ton être le mien qui se grise de Ton parfum à ton insu d’amour. Parfois pourtant, j’aime à le croire, tu me perçois en Toi, et ainsi tu frémis, loin là-bas où tu vis sans savoir le pourquoi de cet élan joli. Alors, ton sang soudain s’emplit d’une chaleur subtile, si trouble entremetteuse, délicate effusion issue d’une illusion qui t’étonne un instant. Il l’émane, la retient à l’affleure de Ta peau frémissante, au centre de Ta vie, de ton envie, en ce puits déhiscent, fervent, qui creuse ainsi ton ventre en ses replis moelleux où perle ton émoi. Parfois, il la chasse aussi, s’il ne l’espère pas, en ces jours trop gris qui ne sont pas les miens, qui ne m’accueillent pas, ou pire, qui me renient.
De cette allégorie de Vénus sublime, de cette icône d’or au regard de velours je pare toutes mes heures, je décore mes jours. Égérie infinie tu enfles mon Désir de tes soupirs amants, de tes sourires aimants, Muse, tu m’inspires tant, Femme, de tes nuances aux onguents ravageurs tu enivres mon cœur jusqu’à ce firmament qui tisse mon bonheur lors je pleure tes heures, de mon temps égarées, qui s’offrent ailleurs… En Ta beauté.
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