SÈVE, ETERNELLE GENÈSE
SÈVE
ÉTERNELLE GENÈSE
Perclus de ses plaisirs
Jusqu’alors solitaires
Qui ne savaient se taire,
Adam y frustrait son Désir.
Ève, à l’aube d’un jour,
En sa féminité
Toute fraîche incarnée,
Y puisa son amour.
À la seconde même
Ils sourirent à leurs sens,
Transgressèrent l’innocence,
Épousèrent l'anathème,
Et leur pulsion soudaine
À l’onde capiteuse
En leurs veines curieuses
Les condamna, pérenne.
Qu’importe l’iniquité !
À défaut d’éternel,
Refusant un carmel
Ils vivraient pour vibrer,
Dégusteraient leur jouissance
En licencieuses libations
De leurs âmes sans soumissions
Pour leurs deux corps en louanges.
Nectar suave du plaisir,
Source impudique de la nuit,
Lubrique temple de l’envie,
Sève divine qui inspire.
C’était l’aurore du monde,
Déjà, la « faute » réclamait
À ces yeux qui s’aimaient
Leur sacrifice immonde.
Ils ne seraient point anges,
L’appel les avait dévoyés,
Ils mourraient, condamnés
D’avoir « souillé » leurs langes.
Pourtant, libres et fiers,
Eve et Adam fixèrent les cieux,
Ils sourirent à Dieu
Offrant leur chair à sa poussière.
Pour Toi, ils eurent descendance
Accueillant sans remords
Les affres de la mort
Pour lui offrir naissance.
Mais, de leurs héritiers,
Naquirent les églises,
Tristes outils de mainmise
Sur des peuples opprimés.
Ainsi, leur paradis,
Et, pour cause « d’éveil »,
Dénatura sa treille
De cent mille interdits.
Et la Sève éternelle
En fut bientôt bannie
Par ce dieu d’infamie
Des saintes citadelles.
Pourtant, le vrai, celui d’en haut,
Qui laissa aux humains
Les choix de leur destin
Renie leurs échafauds.
Alors, rebelles, libertaires,
Femmes et hommes sans bassesse,
De nos émois caresses,
Fleurissons notre terre,
Ivres de Sève et de Désir,
Enfants d’un monde en devenir.
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