LE BREVET
LE BREVET
Ils planchent les collégiens,
Le brevet dans la tête,
Pour eux c’est pas la fête,
Même si ça marche bien.
Studieux et assidus,
Le nez contre leur feuille
Blanche comme un linceul,
Espérant l’encre bue.
Puis, par des doigts agiles,
Leurs esprits aiguisés
Traduisent les sujets,
En lettres indélébiles.
Tous s’affairent,
Certains tendus, anxieux,
D’autres sereins, tous sérieux,
Affrontant la même galère.
Le silence est troublé
Par des chaises qui crissent,
Des stylos que l’on glisse,
Des règles qui sont posées.
La torpeur n’est pas loin
Pour les deux surveillants
Qui mesurent le temps
Au rythme de leurs mains.
Le brevet s’éternise,
Le temps semble assoupi,
L’encre pourtant traduit
Des éminences grises.
Puis survient l’heure ultime
De rendre les feuillets.
Alors, délivrés,
Les collégiens s’animent.
L’examen terminé,
Ils peuvent à loisir,
Se consacrant à leurs plaisirs
Vivre enfin libérés !
Le brevet a vécu.
Maintenant les vacances
Effaceront leurs transes.
Ouf, ils n’en pouvaient plus !
On range les copies.
C’est au secrétariat
Qui ramasse déjà
Qu’appartient leur suivi.
Chacun pense à l’été,
Professeurs, candidats…
Il sera vite là.
Surtout le déguster !
Car dès l’année prochaine
Aux dates similaires,
Encore cette galère
Y déploiera ses chaînes.
Certificats, Brevets divers,
Bacs, licences et doctorats,
C’est en apostolat,
Que l’Être vous est offert.
Sans vous point de salut !
Dommage pour les « retords »
Qui malgré leurs efforts
Vous décrochez n’ont su.
Oubliés de vos mondes
Ils se débrouilleront,
Mais ils vous en voudront,
Sans colère qui gronde,
D’être ces seuls arbitres
D’une vie qu’ils arpentent,
Pour d’autres, souriante,
Mais qui eux les évite.
Car ce monde est le vôtre !
L’humain s’y doit savant,
S’il ne l’est pas vraiment,
Il fait partie d’un autre.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 12 autres membres