JOUR DE CAFARD EN QUAI DES ARTS
JOUR DE CAFARD EN QUAI DES ARTS
J’ai noyé mon regard en leurs âmes d’artistes aux sublimes nuances. Leurs œuvres rayonnaient du soleil de l’Amour, de passions dévorantes, de profonds désespoirs diffus ou péremptoires couleurs d’insoumis sentiments, des plus ardentes flammes, de frimas souverains, d’aurores flamboyantes et de soirs aux désirs sans échos, en deuils d’espérances. Ainsi bercé, en cette symphonie d’émotions souveraines, j’ai voyagé, songeur, sur leurs imaginaires pour y noyer mes heures.
Moi, c’est avec les mots que je sculpte l’espace dont je décore mon âme, de l’ombre d’un bonheur à la clarté d’un drame, de cette sourde absence dont je tairais le nom, ou de cet abandon jamais cicatrisé, de cette inattendue et si spirituelle jouissance imprégnant ma psyché, à celle souvent fortuite d’une félicité d’intime plénitude, toujours aussi fugace, rompant ma solitude.
Égaré, sans repères, tel esquif sans voile sur l’océan du monde, je vogue ainsi sans cap défini, si humblement drapé de mon insignifiance qui me colle à la peau, indigente compagne de marées métronomes aux embruns terrifiants ou de grains destructeurs de certitudes mesquines, d’élans de cœurs privés de corps, et sans mesures, de si frêles passions aux illusoires serments de sentiments diffus, de petits riens ténus, d’éther froid privé d’émoi, et que sais-je encore…
Ainsi en lie, souffre ma vie, aujourd’hui comme hier s’épuisant malgré moi vers d’infinis rivages aux enfers absolus, endimanchés parfois, bourreaux invétérés, toujours, trompeurs bien plus qu’il ne se doit, mirages de mes cieux vides où s’égare ma voie, ou ma voix crie famine.
JOUR DE CAFARD EN QUAI DES ARTS
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