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HYMNE AU FEMININ ET HUMAINES AMOURS

HYMNE AU FÉMININ ET HUMAINES AMOURS

 

 

Je lisais l’autre soir, un illicite ouvrage,

Oubliant en cela les principes trop sages

Dont on a affublé notre morale stricte,

M’exposant libertin à sa sombre vindicte.

 

Or il était question en cet ouvrage rare,

De ceux qu’il faut cacher dans le fond du placard,

De femmes avenantes aux douces voluptés,

Égales en cela aux hommes dévoyés.

 

Elles trouvaient en la chair autant que dans l’esprit

Le bonheur de leurs sens, l’extase de la vie.

Pourtant en les recoins de leur cœur licencieux,

Se cache une vertu connue des seuls Dieux.

 

Moi, qui chemine mâle sur cette vaste terre,

Je trace mon sillon telle je la vénère,

ELLE, la génitrice de tout le genre humain,

L’absolue rédemptrice qui bénit mon destin.

 

Pour ELLE, les hiérarques de notre docte église

Ceux-là même, inconscients, en terrible méprise,

Pour se mieux protéger de l’amour qu’ils lui portent,

Sanctifièrent sa vie, afin que de la sorte,

 

ELLE ne soit agissante que vierge et vertueuse,

L’amputant du creuset de sa vie amoureuse,

Cloîtrée en une idylle toute dédiée à Dieu,

Intercédant pour eux, près du père, dans les cieux.

 

Ses filles alors sur terre, en sainte obéissance,

Soumises à leurs maris, tout à leur obédience,

N’existèrent plus pour elles, mais pour eux seulement

Refoulant leurs désirs pour leurs contentements.

 

Comme l’Immaculée qui servit le seigneur,

Elles devaient, éprouvant ces élans de leurs cœurs,

Se réserver en corps pour leurs futurs conjoints,

Affamant leurs pulsions, pour se marier enfin,

 

Et en cet hyménée porter encore leurs croix,

L’image de Marie s’imposant à leur foi.

Pures, chastes, honorées, mères de leurs enfants,

Mais moitiés oubliées en leurs désirs ardents.

 

Or, si ce Père, là-haut, viril créateur,

Du jour au lendemain au cadran de nos heures

Adoubait cette Femme, enfin émancipée,

La nature du monde s’en trouverait changée,

 

Car libre de ses choix, aimante et souveraine,

ELLE, matrice de la vie, qu’elle donne avec peine,

Magnifierait l’Amour, de mère pour ses enfants

Comme celui des flammes de ses désirs brûlants.

 

Libre à elle d’exulter femme ou mère,

De mordre dans sa vie, amante singulière

De son aura drapée, enfin émancipée,

Comme de dorloter son époux, son foyer.

 

L’homme serait plus humble, sa compagne sereine,

De cette liberté leurs deux vies seraient pleines,

Et ils chemineraient en puissances abolies

L’une s’accordant à l’autre en égale partie.

 

Alors en un élan de mutuelles passions,

Emportés par l’amour bénissant leur union,

Ils vogueraient complices sur un même océan

De vagues sensuelles aux si doux dénouements.

 

C’est ainsi que je vois, moi, l’essence du bonheur,

La femme et l’homme unis au sein d’un même cœur,

Fidèles en qui ils sont, non en ce qu’ils s’imposent,

Jouissant sans pudeur, bannissant leurs nécroses

 

De leurs élans d’Amour assumés pleinement,

Qui gommeraient ce gris d’un malaise latent

Source de ces rancœurs invitées par l’ennui,

Ce si puissant censeur des plaisirs affranchis,

 

Caresses hétaïres et rires aux baisers fous,

Amants de leurs ivresses se donnant rendez-vous

Aux confins du soleil, là où réside Dieu,

Qui jouirait aussi, en ses plus divins cieux,

 

Pour consacrer ces Êtres sachant s’aimer ainsi,

En sexes opposés, où mêmes sexes aussi,

Aux belles humanités fusionnant en l’Amour

Leurs âmes libérées, maîtresses de leurs jours…

 

À vivifier toujours.

 



20/05/2022
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