CALLIGRAPHIE REVELATRICE
CALLIGRAPHIE RÉVÉLATRICE
Féline et dévêtue, mollement étendue sur ton plaid de satin à l’azur souverain, tu es ce Soleil feux de ta chambre endormie en cette après-dînée d’été, fournaise sur la plaine, mais câline, et si douce pour Toi en sa fraîche pénombre où respire ton corps nu, amant de sa lumière, si crue dehors, et là, en le secret décor de ton si tendre port aux diaphanes voilages par la brise bercés, se tamise discrète, en mille rais ambrés. De cet intime nid qui T’accueille en ses nues, savamment alanguie, tu es ce parchemin aux précieuses nuances que travaille ma plume en encres de couleurs, cette peau Majuscule qui love sur tes reins, Ton Désir en sonnets, Mon Désir en quatrains. De ton cou délicat qui incline au baiser, à ta menue cheville, suave ballerine sertie d’armilles d’or, j’aime calligraphier en lettres chamarrées de pleins voluptueux et déliés salaces aux caresses osées et frissons qui t’enlacent, ces doux charbons ardents que sont mes rêves rois qui fantasment au-delà de ce qu’il est permis, Ta si charnelle grâce, et qui tant m’éblouit. Tu es, de ce présent que croque mon phanère totalement épris de Ton vocabulaire, bien plus que simples mots aux sens thuriféraires, ce languide univers de ma composition où chacun de mes traits, en son charnel sillon, chaque signe effleuré tant empreint d’émotion qui se gorge d’ivresse aux feux de Ta Beauté, est Mon souffle d’Éros tout à la dévotion de Ta Féminité. Oui ! Je calligraphie à la frontière des mots non-dits, leurs essences exacerbées en caractères choisis aux anses capiteuses, si fringants chevaliers du Désir, de l’Envie, de cette Jouissance infiniment heureuse, qui tout en moi frémit. Et par leur entremise, de mon âme d’artiste, si follement éprise qu’elle se sait possédée, exulte ma Passion que je leur ai confiée, avant qu’ils ne s’effacent allegros en le grain de Ta peau, pour s’oublier en l’absolu de « Son » berceau. S’exhalent alors leurs parfums, qui sont les miens aux tiens mêlés, en l’azur fauve et sans pudeur qui irise mon cœur pendant que tu sommeilles. Parfois, et si lascivement tu t’étires impudique, et les plis de ton drap aux reliefs changeants, sur lequel tu reposes, soulignent fort à propos ta cambrure Messaline ; alors, Ta chaleur dissolue pénètre leurs parures, les grise, les transporte, et grave à jamais l’essence de leurs sens sur Tes Troublants attraits, et mes licences amoureuses de scribe de l’hymen, dont je suis le valet, si belles entremetteuses jouissent bienheureuses.
Car oui, ces mots, Mes mots, qui entrelacent leur passion sur tes charmes ensorceleurs sont ces grands prêtres de ma ferveur en leurs charnelles communions. Spirituelle et incarnée, intrinsèque divinité, tu transcendes leurs résonances, et tout mon être avec eux danse, en les limbes de ta psyché, l’ivre fusion de mon désir, et c’est Mon âme qui va s’offrir en leurs tracés qui vont mourir, pour naître en Toi et T’épouser. Ainsi, poète entrelacé, suis-je l’hôte de tes émois, l’amant secret qui vibre en Toi et noie Mon souffle en ton sang bleu, et l’ivre flot de tes beaux yeux, qui rêvent aussi sous Tes paupières. Et, suis-je encore cette douceur de soie qui irise ton cœur, cette soif d’Amour qui éveille tes heures en tes petits matins, ce frisson délicieux, lors ton regard s’égare vers tes écarts mystérieux, cet éclat de luxure qui abandonne sur ton corps nu, où Je repose en lettres bues, ma jouissance d’être lu en les volutes de mes mots, ces bienheureux amants du soleil de ta peau baignée de mâle prose, où Mon ego, en entrechats d’émois, ose l’osmose au chaud de Toi. Je suis ainsi, haleine sur Ta Voie, immanence plénière et double de Ton pas. Je suis aussi Ta terre, Ton ciel, Ton eau où je me noie, l’ombre de Ton Aura. Je voudrais être TOI ! Or, tu ne me vois pas !
Toi, tu es cette œuvre d’art des dieux, délicieuse déesse courtisane d’Éros, femelles clameurs, fragile et délicate fleur, arcanes capiteux de mes plus tendres vœux. Lors, mon inspirée comblée, ton buste ainsi paré tend aux cieux Mon acmé en signes de cabales et tantales invites de festins amoureux, je pose sur tes lèvres ce Baiser buissonnier qui m’efface du jour de ton Tendre alentour, pour me mieux réfugier en ton intime fruit, ciboire de mes mots, et délicieux Éden qui me dilue en Lui.
Puis, lors tu t’éveilles, lascive et reposée, nourrie de rêves étranges aux suaves clartés, exquise tu t’étires, avec cependant cet éclat singulier en Tes yeux étonnés qui cherchent quelque part, une présence d’Art ; or, tous ces signes à Toi seule, dévolus, soudain ont disparu ; ta peau les a tous bus, mais tu les sens frémir, subtils souvenirs de ta sieste d’été, en caresses de soie d’un aède inspiré, que Tu as en Ton Être, malgré toi aspiré. Alors je souffle à ton oreille ce doux secret de ton sommeil et les effluves de mes transports, en Ta pensée troublée. Surprise, tu demeures un instant, intriguée par telle résonance, et crois encore rêver lors de ton éveil tu goûtes la clarté. Puis, lascive déesse qui se pare, tu glisses lentement une robe légère, sans autre superflu, sur ton corps incendiaire qui m’aura incendié et m’incendie encore, et tu sors, gracieuse silhouette en conquête déjà, vivre au-dehors Ta vie, qui elle vient et va, pour séduire, oh ! Presque malgré Toi, de ton regard mutin ces viriles espérances qui croisent Ton chemin.
Oui, mais moi je suis là, au plus profond de Toi, car mon souffle et le tien en Moi ne font plus qu’Un. De mon intime masculin j’ai imprégné ton féminin, et tes futures conquêtes en leurs quêtes d’espoir, en celles de tes nuits offertes à leurs faims, seront moins en fusion, avec Toi transportés, que je ne le suis, Moi, tout en Toi réfugié. Pourtant, si tu te réveillais, un jour, un peu plus tôt de ton repos, tu me devinerais, invisible poète et qui tant Te chérit ; Oui, Tu surprendrais tendrement absorbé, ce calligraphe ensorcelé, en ses tableaux de lettres sachant se dévoiler, et, suprême Bonheur, souhaiterais-tu peut-être, ses mots et maux d’Amour si chauds en pleines chairs incarnés, traduits en frôlements de peaux, de Désir et d’Envie, en noces de Plaisirs et Fusions de Soupirs, pour jouir avec lui d’une révélation, au si Tendre avenir d’Amoureuse Oblation.
Osmose en Toi, je suis l’haleine de Ta voix, immanence, le double de ton pas. Je suis aussi Ta terre, Ton ciel, Ton eau où je me noie, l’ombre de Ton aura ; Je voudrais être… À TOI ! Mais TOI, veux-Tu de Moi ?
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