A TOI FEMME ABSOLUE QUI M'A OUVERT MES NUES !
À TOI, FEMME ABSOLUE QUI M’A OUVERT MES NUES !
L’HOMME AINSI RÉVÉLÉ POUR LA PREMIÈRE FOIS,
QUI TOUT EN TOI EST NÉ
Je ne sais si j’ai rêvé cette heure où « Elle » m’est apparue, simplement, sans artifices ravageurs, sinon peut-être son parfum, exhalaison de grâce. En « Elle » tout était beau : son regard chlorophylle, et ses lèvres mutines tout ourlées d’émotion, et son front d’éloquence, ses cheveux effrangés qui fleurissaient, charmants, ce petit coin de France où je l’ai rencontrée. Elle n’était dévêtue que de sa seule pudeur, oubliée quelque part en ce subtil instant offert à ma vue, à notre découverte dépouillée de vertu. Son corps menu, au port gracieux et noblement drapé de cette diaphane nonchalance presque affectée, tant habité par sa beauté au raffinement rare, rayonnait d’une histoire qu’il souhaitait conjuguer en haleines d’espoirs. Et son sourire ? Timide en expression, gourmand en suggestions. Le timbre de sa voix ? Grave, cassé de cet émoi suave, charmante privauté d’une féminité qu’elle savait composer, se sachant désirée. Et ses pas ? Mesurés. Ses paroles ? Faciles, bien qu’émues cependant, bellement exprimées en chaleur chaloupée aux troubles incisions si communicatives, mais qui ne surent chasser ma réserve craintive. Et nous avons flâné en routes de campagne, sous soleil printanier aux horizons montagnes. Son parfum m’imprégnait de ses effluves soies, et le lit de son pas déjà guidait mon bras si gentiment posé sur son épaule amie, ne le rejetant pas ; je sentais respirer son être ourlé de grâce où mes doigts débutants, encore si piètres amants, caressaient tendrement, là, juste à sa naissance, efflorescence rare, sa gorge ensorceleuse de leurs licences émues qui n’osaient un peu plus, ne sachant s’affirmer. Nos corps s’enserraient au fil de notre avance et offraient à nos flancs leur ambiguë mouvance en l’intense plaisir de frémir, sans outrance, d’une indécence floue qui infusant nos sens enlaçait tant nos dires, invitant nos sourires à se gorger, amants, du bonheur de l’instant.
Le temps nous a bercés. À l’heure du départ elle m’offrit ses baisers, friandises exquises infiniment fruitées, où je ne sus noyer mon souffle qu’à moitié, lors piaffait tout en moi ce bien plus fol émoi en réciprocité, si vive et exaltée, que je craignis si fort de la blesser, bien plus que la combler de mes assiduités. Je demeurais alors ancré sur ma réserve, encore, qui ne savait oser, lors « Elle », presque conquise et libérée, en frontière d’abandon, séductrice maîtresse toute prête à aimer en sa féminité déjà exacerbée de virtualité, s’offrait alors à moi en chair de vérité, vivante, chaude, pimpante vénusté que je cueillais gourmet, mais fort timidement, galant trop emprunté oubliant le gourmand, prétendant timoré infiniment troublé qui ne sut enlever en agapes charnelles ses vœux acidulés, qu’elle m’offrait pourtant en grâces patriciennes d’une langueur mâtine aux fols élancements, m’enlaçant chaudement avec tant de prégnance, que je ne sus cueillir avec assez d’élans festonnés amplement de ce désir puissant propre aux feux de l’amant se laissant enflammer par son brasier naissant de belle dulcinée.
L’aurais-je donc rêvé cet instant de douceur et d’émerveillement à l’orée d’un printemps, où essors de mon cœur et fruits de mes ardeurs ne surent être ferments d’un accomplissement aux si belles couleurs ? C’est seulement plus tard, si infiniment tard, que je sus, et vraiment, qu’il m’avait emporté en lointaines contrées sur l’île Cythère ; lorsque j’ai découvert que s’était libéré, sur son lit d’adultère mon être nouveau né à l’amour singulier d’une nouvelle terre au vif de mes pensées, lors ce petit garçon, jusqu’alors prisonnier, s’est dissous en l’éther de ses saisons passées, m’offrant cet habit neuf d’homme au regard changé, de mâle prêt à éclore. Ainsi ai-je mué, mais ma muse céleste, « Elle », n’avait donné suite à ses primes envolées que je ne sus cueillir.
Sur ce chemin pourtant, j’ai découvert « La Femme » aux émois acérés, aux charnelles voluptés consacrés à l’amant, lors je n’étais qu’enfant. J’ai découvert aussi la force du Désir, les secrets capiteux de la concupiscence, le confus des aveux qui ne savent s’offrir qu’en demi-effusions, j’ai perdu ma pudeur à l’ombre de ses yeux. Hier, en leurs éclats, j’avais rêvé le monde. Aujourd’hui je le sens, et rebelle et qui gronde, en flammes retenues, aux humaines faiblesses. J’ai sacrifié mes craintes, ces diablesses, sur l’hôtel de l’enfance, émancipant mes doutes, chassant mes frustrations, courtisant ces élans qui percutaient mon cœur, pour me glisser enfin en virils attributs attisés par leurs faims en mes nouveaux habits riches de mille défis, d’autant de redditions et de contradictions reines de mes pensées, et d’intimes raisons, toutes mères nourricières de sèves génitales, pour renouveau tantale à la beauté princière.
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Ainsi, ce printemps amoureux qui ruina un bonheur m’offrit l’oubli de ma candeur. Mais il veillait toujours ce Désir tout en moi, d’un fol élan d’amour enlacé par l’émoi ! Et, après bien des jours, bien des heures allongées qui durèrent des années, me donnaient rendez-vous avec « Vous », qui fut « Toi », ma sensuelle fée, Femme complice en tes ardeurs et ta tendresse, ton désir, tes caresses, ta séduction féline, tes sourires de maîtresse au si subtil parfum, enivrant, ravageur, maître de ce destin qui appariait mon cœur à ton seul chemin, sur le lit de ton corps où conjuguaient nos mains en sensuels décors, où je me sentis bien, si bien, qu’enfin c’est en T’aimant que vraiment je suis né à ma félicité de mâle consacré.
Et je chemine ainsi en ma saison présente, à l’ombre d’une fleur, « Ta » fleur, aux pétales d’envie qui m’offre « Tes » couleurs, où là je me blottis, en radieux bonheur qui m’invite à « Ta » vie, lové en « Sa » chaleur où je ne suis qu’oublis, et ardent arpenteur d’un nouveau paradis.
Et qu’importe si péremptoire, demain rompait ton bel émoi, ta tendresse envers moi, pour ouvrir amplement en une patte d’oie aux attraits de hasards une voie pour tes pas épousant cet écart d’un sentier de traverse au large mystérieux, pour tes feux amoureux qui loin de moi s’égarent et ainsi nous séparent, m’abandonnant ici, si seul sur « Notre » voie que tu as désertée mais qui demeurera, pour moi, en mon éternité, celle de « Mon Bonheur », que « Toi » qui m’a quitté aura su insuffler au secret de mes heures, et tant, qu’aucun oubli, jamais, ne saura « Te » chasser de mon cœur qui te pleure, de mon sang possédé ; car tu fus, car tu es, celle qui m’a révélé à toute ma beauté d’homme, qui m’a enraciné en ta féminité où je me suis noyé, lors ton intimité tout en moi racinait en égale portée ; et toujours mes pensées, sans jamais t’obliger, telle douce rosée d’étoile matinière sauront accompagner « Ta » vie ailleurs, où je ne respire plus l’effluve de tes pas, libre, non routinière, là où tu l’as choisie, chérissant je l’espère tes profonds vœux de l’être et ton sourire vainqueur condamnant tout trépas. Et je l’enlace encore, et pour longtemps je crois, et je l’embrasse fort, et en tous ses décors cette vie de ton corps, de ton cœur, de ton âme, de tes plus belles flammes femmes, de mes plus chauds baisers aux si tendres envies d’un amour adultère qui m’aura tant construit, dont tu demeures « Le » fruit, si précieux sur « Ma » terre, à présent solitaire mais que tu as fleuris, qui ne m’est plus austère tant tu l’as embellie, tellement anoblie qu’aujourd’hui je suis fier d’être « L’Homme accompli » miracle de « Ta » chair, et de « Ton » bel esprit aux libertés plénières, insoumises et jolies.
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