TOUAREG DU TENDRE
TOUAREG DU TENDRE
Sur l’erg de ta peau tendrement dénudée,
Je suis ce touareg minuscule,
Ce mage de l’orient qui fuit son crépuscule
Pour atteindre bientôt ton aube raffinée.
Longtemps j’ai marché dans ma nuit,
Avant de découvrir ton lever de soleil,
Aurore aux goûts musqués de ton si joli ciel
Qui levait ses lueurs sur l’horizon blanchi.
Nul froid dans ma nuit, mais je n’ai pas dormi.
Ma vision, aveuglée, accrochait ton étoile,
Celle qui brillait tant, nimbée d’un si doux voile.
Sans m’arrêter jamais, fervent, je l’ai suivie.
J’étais là, sur ton corps innocent,
J’épousais tes décors au fil de mes pas,
J’avais soif, vraiment, de cette envie de Toi
Qui brûlait mon présent de tes enchantements,
Paysages absolus d’une beauté sublime.
Mes yeux ne voyaient plus que ta féminité,
Elle noyait mes nues de sensualité,
M’enivrait de clartés, d’ivresse Messaline.
Tu songeais dans ta nuit ; douce félicité,
S’irisait mon azur de tes embruns de rêves
En mirages ardents qui incendiaient ma fièvre,
Embrasant mon désir à leurs flammes éthérées.
J’avais devant mes yeux tes mouvances femelles,
Dunes de chair ambrée aux charmes ensorceleurs,
Abymes empourprés de suaves liqueurs,
Oasis où nichait une fleur si belle.
Puis avançant encore, toujours plus audacieux,
De talwegs odorants à la langueur exquise
En collines ombrées sous leur douillette brise
Je découvrais ce monde de ton souffle gracieux…
Tes lèvres frémissaient en fraîcheur de matin,
Je m’attardais ému sur leur calice pur,
S’exhalaient ces fragrances en haleine d’azur
De ton intimité en éveil prochain.
De côtes escarpées en troublantes dolines
J’avais hissé mon coeur baignée de ma passion
Jusqu’aux puits de tes yeux en ma tendre effusion,
Pour me noyer enfin en leur encre féline.
Puis je sombrais, pour la chérir toujours,
En ta chair de feu aux troublantes contrées
Epousant ta cambrure et tes douces vallées.
Lors tu t’éveillais, j’étais fièvre d’amour.
Alors, tu te levais, ouvrais grand ta fenêtre,
Respirais de ta vie les effluves anodins,
Embrassait du regard ton jardin,
Quand je me diluais en ton âme, en ton être.
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