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TE DÉSA-RÉAPRENDRE

Te désapprendre, quel défi !

Comment m'y prendre ?

Ne plus guetter des heures

Qui égrainèrent mon temps

Ces minutes infinies

Où tu me fus lointaine,

Compagnes en survies, de mon sursis,

Parcimonieux mais qui m’enchaîne,

Singulières écuyères de ma mélancolie…

Privée de Tes Saveurs.

Te désapprendre, quelle gageure !

Comment T’Aimer dorénavant ?

Sachant tes yeux tournés ailleurs

En leurs tendres effleurements,

Vers Ton amant, pour mon malheur,

Cet inconnu T’entreprenant

À corps et Cœur,

À qui tu t’offres, et qui te prends

Entre ses bras vainqueurs.

Te désapprendre, facile à dire !

Oui, mais comment ?

Du temps où j’ai pour Toi été,

Soigner d'abord ces meurtrissures

Qui tant savent me torturer,

Mais… T'oublier quand tu m'habites,

Oui, quel pari !

Je sens mon cœur qui se délite,

Saurais-je un jour m’y résigner,

Sans me complaire en flétrissures

De mon Être blessé ?

Vais-je pouvoir m'y obliger ?

Te désapprendre ! Me le faut-il ?

Mon corps, lui, se laisse aller.

Pourtant… Ai-je le choix, céans ?

Car si Ton feu toujours me hante,

Ton Cœur, lui, m'a congédié.

Devrais-je alors Te retenir

Pour essayer de T'oublier ?

Ainsi je sombre en Ton Néant,

Je ne boirai plus Tes soupirs,

Ne goûterai plus Tes déliés,

Tu ne seras plus Mon Amante…

Passe le temps !

Alors T’Aimant sans Te chérir,

Pour Ton Cœur à présent,

Amant dois-je périr ?

Et, saurais-je pour autant

Un jour Te désapprendre ?

Je ne sais m'y résoudre, vraiment !

Alors… Te réapprendre ?

Oui ! Mais comment ?

Baigné d’Espoir…

Infiniment.