SUR LE DESIR...
SUR LE DÉSIR…
Sais-tu ce qu’il en est d’éprouver, de vivre Le Désir, Son Désir, spirituel, comme charnel, l’un comme l’autre tant espérés et attendus, sachant qu’ils ne se peuvent conjuguer bien qu’en deux souffles complices qui cependant parfois, pour un ceci-cela qui souvent nous surprend, victimes d’un incertain, énigmatique ou affirmé plus clairement, savent fuir nos destinées irradiant nos tourments de leurs acidités. Je l’ai appris dans la douleur, intensément, en mon transport ardent qui m’aspirait vers Toi. Tu ne m’as pourtant, sachant te protéger, jamais invité à espérer plus qu’un partage soumis à tes intimes limites, parfois même congrues ; ce dont, âme franche, tu t’es toujours ouverte en sensuelle tendresse prête à s’émanciper si les feux et promesses de ma félicité savaient mieux t’enlever, Toi, lyre de la liberté en ta beauté féline. À notre exclusive liaison épistolaires il manqua ces essentiels dons de nos deux êtres en abandons fervents et accomplis, liant corps et cœurs avec autant d’ardeurs que d’envies, de folies polissonnes demeurant orphelines du Graal de nos pulsions, de nos vœux enlacés au lit du verbe Aimer, ne fussent-ils encore qu’espoirs de chairs en effusions ivres de leur passion. Ainsi frustré de ne pas exulter, il obsède, il torture, il n’épanouit pas, ou plus notre être entier, ce Désir contrarié, car s’étant délité devant trop d’infortune en celui ou celle qu’il éprouve, lui imposant un joug qui freine son essor, condamne ses transports à charnelle abstinence ainsi privés des quintessences de leurs feux d’espérances, et si sombre affliction dès lors qu’il lui refuse ses étreintes les plus ferventes dont sont friands tous les amants lorsque leurs deux sangs grondent, complices et ardents. Il tourne en rond et nous morfond, nous pénitents contrits errant inassouvis en insidieuse et cruelle agonie. Il se mutile seul, s’amplifiant chaque jour d’avantage, accentuant nos peines autant que nos émois qui ragent, et toutes nos douleurs, comme invitant parfois de malsaines rancœurs, affres sentimentales de nos egos blessés qu’il nous faut chasser vite, pour ne serait-ce que l’ombre d’un instant s’abaisser à maudire l’objet de nos tourments, n’épousant pas en symbiose parfaite de ses pulsions en liesses, nos sentiments et leurs promesses.
Ainsi, nous faut-il être fort, grand seigneur, belle princesse face à la mort quand un amour se meurt et que l’on est quitté (e), lorsque l’on quitte aussi, brisé (e) par ce trépas que l’on n’escomptait pas.
Mais, lorsqu’il sait être là, bien présent, pétillant et si envahissant parfois, partagé, espéré par deux âmes, deux cœurs, deux corps frémissants, il transmue l’être entier, décuple ses talents et le rayonnement de son humanité nourrit du miel de sa passion ; il enfle sa beauté et son envie d’aimer, divine félicité. Nous pénétrant ainsi, si nous ne parvenons à soulever continents et montagnes, nous savons, belles âmes, les contourner pour gommer leurs obstacles les plus rebelles, justifier nos actions, et ce quelles soient-elles, comme imposer nos choix à la raison qui n’en veut pas, pour enfin, sans peur et sans recul, sans reproches larvés en notre frénésie qui s’épuise à aimer, jouir de chaque instant grâce à lui grappiller avec intensité. Pour Elle comme pour Lui, pour ces amants conquis, le plus fol alibi demeure toujours possible, de quel ordre soit-il, afin de retrouver le plus souvent l’aimé (e) en clandestine fête, si singulière de plénitude, narguant mille misères d’une vie trop assise qu’il lui faut affronter pour y vibrer fervents, à l’unisson d’un sentiment aux notes intemporelles et délicates à souhait, comme animales aussi, si ardentes furies au creux d’un même lit.
Pour lui, pour ce Désir qui inspire, un couple illégitime, mieux que tout autre encore, goûte à la fantaisie de caresses choisies, audacieuses hétaïres, de baisers langoureux en tendresses de feux les plus exacerbées, débride nos consciences en leurs intolérances et amplifie nos appétences infinies pour ce divin plaisir aux jouissances rares de cosmiques étoiles d’un même ciel profond, pour deux souffles féconds. Pour lui, nous savons oublier notre « moi », ce si précieux nombril, pour mieux l’offrir à l’autre telle une gourmandise, comme il veut que ce soit, Lui en Elle, Elle en Lui, ici et maintenant, et là où ils cheminent, fiévreusement en découvreurs du tendre qui savent se surprendre et vaincre leurs vertus qui s’accrochaient encore à de si vains trésors, s’offrant ainsi à l’inconnu de leurs pulsions lubriques, invitant leurs décences devenues superflues à sacrifier leurs peurs, qui volent en éclats que l’on ne retient pas. Enfin, c’est comme cela que moi je le vénère, que je l’accueille, que je l’éprouve et je le vis. Certes, le quotidien qui nous écrase, qui que l’on soit, saint ou maudit, dicte à ces amants-là tout aussi bien ses lois et limites congrues qu’à ceux plus légitimes, discipline nos pas lorsque l’on fait ce choix de tancer la raison de nos plus fols instincts contraints par ces devoirs illusoires qui frustrent nos démences, nos sens en licences, blessant ainsi nos mille efflorescences tutoyant l’infini de l’amour et des sens ; pourtant nous découvrons toujours une faille en obole, pour que, Désir de sang d’un jour, qui sera de retour si sa magie opère, l’on s’envole, âme galante vers l’Aimé (e), celui ou celle tant espéré (e), en vibrato de libido pour y mêler avec délice nos sentiments les plus Tendres, les plus exacerbés en un joyau unique, ostentatoire, transcendant de la sorte notre infidèle histoire, et embrasant nos cœurs de nos émois vainqueurs.
Et pour ce Désir-là, souverain découvreur, nous sommes temples, de Vénus et d’Éros, explosions des plus essentiels distillats de nos vies primitives, les plus sacrés des êtres jouisseurs sous le regard des cieux. Pour lui, je suis disciple, celui de son invite en jouissances absolues, et je le sanctifie de ma fusion intime avec l’âme du monde lorsque c’est en ton corps qu’elle s’offre en sacrifice en ses plus chaudes rondes, en ses plus tendres lices, lors nos deux sangs grondent ignorant nos polices, inconscients du danger à ainsi tant s’aimer en bravant la morale, épousant la beauté d’une extase cosmique.
Et pour ce Désir-là, nous savons nous damner, nous perdre dans ses bras en mélangeant nos voies… Pour notre éternité.
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