QUESTIONS EN PSALMODIE
QUESTIONS EN PSALMODIE
Où en étais-je ? Ah ! Oui, je me souviens, mais en images floues. C’était sur le chemin d’un premier rendez-vous. Mais de ce rendez-vous s’évade ma mémoire au rythme d’un espoir qui me parlait de Vous, qui me parlait de Toi, en vision d’avenir où nous saurions frémir de bien tendres émois. Une brume épaissit l’éther de ce passé où j’avais oublié de te parler de Vous, de vous parler de Toi, mon souffle dans ton cou, une première fois.
Mais non, ce n’était pas l’oubli qui m’éloignait de Toi, qui t’éloignait de moi, qui délaissait le Nous pour décorer ce nid de mots pourtant si doux, sans éprouver l’envie d’étreintes aux plaisirs fous. C’était, baignée de son mystère, une fragrance d’air qui ne savait pas où, ni pourquoi, ni même le comment de cet espoir galant qui nous tordait le cou. Pourtant, était-ce un rêve sans racines, il semblait si présent en ces heures câlines, un climat raffiné, délicat, d’une beauté diaphane, quintessence d’amour qui se serait blessée au détour d’un baiser, ne sachant se complaire en ivresse de chair.
Et, était-ce bien moi, ce jour-là avec Toi, avec Vous, à partager Ton pas, à respirer Ton cou, t’enlaçant de mon bras, discourant sur un Nous qui ne survivrait pas autrement que sans vous avec moi, que sans moi loin de Vous, près de Toi, qu’avec des mots doux, issus d’un Nous trépas ? Pourtant, de ce songe exalté aux richesses infinies, deux années colorées d’intimes réunis on su nous retenir pour ne jamais partir ailleurs que vers ce Nous aux effluves pluriels en leur intemporel. Pourtant, de ces heures passées tout deux à cheminer sur le vent de nos âmes a construit un sésame aux plaisirs affinés. Pourtant, comme un mystère aux arcanes diffus, nos cœurs se sont dit « Tu » à l’ombre de Cythère. Pourtant, Notre « aujourd’hui » encore, s’il en oublie nos corps, caresse ce présent d’un délicat tourment qui demeure orphelin du ballet de nos mains, licencieuses, de nos lèvres joueuses, de nos peaux parchemins de nos désirs mûtins, et de nos chairs saisies d’une énivrante fièvre, l'une pour l'autre levain du plaisir souverain, modulant ses refrains pour qu'ils sachent nous plaire, mais sans oser pourtant franchir cette frontière de la faute assumée pour nos chairs et nos sangs, nos corps coupables s'étreignant, sans ne savoir briser ce carcan d'une morale austère pour amour adultère qui serait notre terre, celle d'un autre destin en son troublant festin.
Qu'en sera-t-il demain ?
Où en étais-je donc ? Où ma pensée va-t-elle courtiser ton image, un peu floue, nimbée d’un rendez-vous où j’étais resté sage, sage comme une image qui m’a tordu le cou, qui a sourit à Vous, à Toi, délaissant Ton émoi, Tes lèvres en rendez-vous ? Où êtes-vous ? Où courres-tu Toi, si près, si loin de moi en ce climat si doux ?
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