ORAGE...
ORAGE…
En un geste d’ébauche j’ai ouvert l’écritoire, puis regardé mon ciel, il était noir.
J’ai pris alors ma plume, mais ses mots doux amants délaissaient son sillon, mon encre tarissait comme pleurait mon cœur, sur un vide profond. L’obscur de Ce Ciel, tout comme moi pleurait de ses larmes de nuit qui martelaient Ma Terre.
Puis… Ce noir s’adoucit pour épouser un gris.
Et ma plume vibra en mes doigts engourdis par le froid de ma vie, d'un mot timide et frêle encore, appelant au secours… Ses pairs, retenus prisonniers, comme je l'étais moi par ces doigts si gourds et sans voix, qui ne savaient alors, indigents que se taire, car si peu sûrs d'eux pour y calligraphier les feux de mes pensées sur ce précieux papier qui T'était destiné.
Mais… Je prêtais l’oreille à l'écho de détresse résonnant en leurs cieux. Alors, avec prudence, circonspection de circonstance, ils s'approchèrent un peu, puis un peu plus encore, et, intrigués autant qu'émus, par charité complice, ils me tendirent leurs mains amies aux soins dédiés, pour soulager ensemble ma sombre solitude aux contours glacés.
Je venais de Te lire !
Alors ils s’enhardirent, se bousculèrent parfois pour offrir à ma voix, à ma plume, à Mon Cœur, en échos leur pudeur, encore en retenue.
Et en mon ciel alors, quelques trouées blanchirent.
Tous ces mots à présent, écuyers de mon âme devenant plus pressants, en extirpaient mon drame, pour le noyer peut-être, sous ces ondes de pluie qui persistaient encore.
Puis… Survint l’accalmie !
En une déchirure humblement apparue, le soleil s’imposait en mille rais soyeux tressant une couronne qui éblouit mes yeux aveuglés par leurs larmes et embués de nuit, émergeant de leur drame.
Enfin, mon ciel fut clair, diluant ce chagrin qui pénétrant ma terre nourrissait mon chemin de son parfum amer, sel de Ton Mystère… M’adoubant Orphelin.
Alors, c’est le sommeil que réclama mon être épuisé par le doute, chahuté par Cythère. Il fut lourd, encombré d’illusions remises en questions, mais au petit matin, quoique toujours de craintes habitées, renaissait ma passion, l’orage était passé, je revenais Te lire.
Puis… J'invitais ma plume à de nouveau T’écrire mon espoir ténu grimé en un sourire, qui lui n’y croyait plus, mais, caressait encore en Mon Corps, Ton Cœur… Ayant quitté mes nues.
La page était tournée. Ce Trop Bel Hyménée nous ayant accueillis au creux d’un Même Lit… S’était évaporé.
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