ON NE MEURT JAMAIS… DE N'AVOIR PAS ÉTÉ
ON NE MEURT JAMAIS… DE N'AVOIR PAS ÉTÉ
On ne meurt jamais de n’avoir pas été. Encore faudrait-il naître à Sa félicité, alors qu’on est en soi seulement à moitié ce souffle d’une envie dont la part de hasard, cette portion de rêve, sait nous interpeller et tenir éveillée notre âme sur sa grève, mais, qui si souvent ne souhaite qu’éthérées les caresses du vent d’un large déroutant, pour déployer ses voiles vers l’horizon lointain d’un réel incertain, tant il lui suffit, mais pour combien de temps encore, à ne boire, qui l’aspire pourtant mais de trop loin sans doute, la folle ivresse des embruns, amants marins de son désir timoré qui cependant s’affirme, mais demeure équivoque, ne vibrant seulement que d’un espoir diffus ne s’accordant entier à son envie d’ailleurs, afin d’y devenir, qu’elle convoite pourtant, cette autre âme charnue avide de Plaisir, au risque d’y périr, bien sûr, mais pour l’avoir vécue, peut-être encore, d’y avoir su grandir.
Ainsi, ne peut-il être, ce déroutant Désir au songe pénétrant, une réalité pour toute âme domptée qui saurait refuser l’appel de son voyage, gardant sa raison sage en seul rêve éveillé. En elle son désir, orphelin quelque part, ne sera pas nourri de ce puissant Plaisir dont elle espère la voie, sans s’engager à corps en sensuels ébats, afin que n’y meurt pas ce rêve capiteux, « Son Rêve » luxurieux, qu’elle prive de ses appâts charnels et audacieux, à « Elle », qu’elle ne lui offre pas, car elle se sait, et quoiqu’elle s’y ennuie, ici aimée par d’autres bras, une autre voix, cet autre cœur d’un autre amour, hier vainqueur, qu’elle a élu pour son bonheur, mais où se fanent à présent ses ardeurs amantes, plus souvent que parfois ! Ainsi, cultive-t-elle en mode clandestin, les fusions irisées de ses passions innées, pour mille jouissances qui n’ont encore éclos, mais la brûlent déjà de toutes leurs licences, qui elles osent, mais ne suffisent pas à combler son errance. Alors, à petits pas elle franchit le seuil, car il faut qu’elle avance, de cet autre univers qui lui offre sa chance d’exister pleinement en son Être muant qui se grime en apprêts, pour ces précieux instants sybarites et galants, élégants et troublants, insidieux visiteurs aux appétits gourmands qui l’invitent alors, à un néant peut-être, après cette tempête, ou bien à la naissance d'une espérance folle et encore virginale qu’elle vient de s’accorder, possible gynécée d’émotions pures en leurs pulsions, aux guipures tantales qui ne saurait pourtant la déflorer à corps une seconde fois, car elle se veut encore fidèle aux premiers bras, qu’hier elle épousa.
Or, ce pas franchi, rien n’est jamais pareil, après, pour son cœur et son corps, que ces avants troublants aux sublimes instants d’attente un peu fébrile, qui si souvent meurent en naissant, volutes de désirs parées de ses soupirs, fougueux brasiers en inspire d’avenir, aujourd’hui, ici et maintenant, dès l’extase achevée, inexorablement expirent en son foyer, là où son âme désenchantée y incarcère sa beauté.
Car déjà, oui, ils meurent de n’être nés, tous ces oublis qu’elle ne sut se concéder en vraies charnelles messes sachant ou non les révéler plus que sens en goguettes, car privés des sangs chauds d’une quête en conquête sachant la libérer de son âpre ordinaire, cet insidieux prélude tissé de lassitudes et habitudes assises qui ne la grise plus, où tout émoi premier ne sait plus exulter, climat d’une agonie qui creuse encore son nid, créance condamnée qui broie ses doléances, infiniment frustrées, du poids d’un quotidien qui bannit les surprises.
Et il en va ainsi des amants séparés par l’espace et le temps, l’impossible rencontre, l’intime distillat de leurs précieuses confluences, lorsqu’elles ne peuvent convoler, dévoile si crûment les occultes secrets des souffles enflammés de leurs vies communiantes, qui, ne pouvant s’Aimer se délitent en sursis, privées des hymnes langoureux de leurs deux corps mêlés que leurs sens amoureux auraient voulu chanter sans les graver en eux, contraints et malheureux en ce monde incongru que leur offre Cythère, sans leurs aubes d’ivresses pour noyer « Leur Mystère » en leurs peaux incendiaires. Car, même si leur magie, seule et désincarnée déjà sait les choyer, quand les Êtres Aimés ne s’offrant qu’à moitié consentent au sacrifice de leurs charnelles lices alors qu’ils s’abandonnent, et jusqu’à satiété en leurs mots si complices, et tendres amants aux doux délices qui aiment à s’apparier en fantasmes cosmiques, il leur manque toujours cet absolu de tout Amour, le don de leurs vertus.
Ainsi, nous ne mourrons jamais, de n’avoir succombé à ce banquet osé, si nous ne savons naître à La Félicité de Nos souffles assouvis aux sangs de nos envies partageant même lit d’envies et de folies pour affronter l’après, celui qui nous ramène en ces décors moins intimes de nos routines et leurs antiennes, sournoises d’attentismes aux manques de ferveurs qui de nouveau nous fondent impitoyablement, inexorablement en les arcanes moutonniers d’un bonheur ordinaire parfois désespérant, que l’on ne peut quitter, qui dilue lentement, irrémédiablement toute passion brûlante en ses si plats ramages qui dérivent longtemps, parfois jusqu’au naufrage ; Dur, cruel chemin d’épines d’un sentiment sur le déclin, inexorable, désespérant destin aux langueurs fanées d’un festin fatigué dont les faims rassasiées ne nous font plus rêver, tels sont nos noces anciennes qui savent encore nous obliger.
Serais-je donc immortel, quelque part là-bas, pour Elle, comme elle l’est pour moi, ici, chez moi, demeurant orphelin de son Précieux Festin, à « Elle » ? Et, serions-nous encore, par nos mots unis, mais privés de nos corps, ces amants d’un éther singulier, séparés d’une mer qui hume Nos clartés vibrant sans se toucher ? Oui ! Ferions-nous encore, et longtemps « Notre Amour » spirituellement, pour Notre Éternité, seulement enivrés de nos souffles gourmands en si doux firmament, si nos chairs à nos vies ne savent s’inviter, pour que ce Bel Amour à Nous seuls consacré, nous garde en Ses Beautés ?
Non, on ne meurt jamais de n’avoir pas été… Pourtant, comme naître aux faveurs des ardeurs incarnées offre l’Être à La Vie, tout entière, à Sa Vie éphémère, en cette fusion-là, oui, fugace mais Cardinale, céleste amante du Désir en son Plaisir exponentiel qui nous dissout ainsi au ciel… De Nos Envies, de Nos Délires. Alors, ne naissant point, car ne croquant pas en ce fruit mûr et chaud de Nos belles Luxures aux portées crescendo, ne nous embrasant pas cœurs et corps mêlés en cet éden ensorceleur, suave et tentateur, Graal tant adulé par nos imaginaires qui demeurent alors uniquement offerts aux virtuels ébats, qui fusionnent Nos heures de leurs troublants bonheurs, mais n’invitent Nos Corps à identique sort, c'est en la paix d'un ciel sans lit, en son éternité, que nous nous condamnons alors à vivre en destins contrariés esclaves de nos peurs, comme de vieux serments et interdits puissants qui s’avèrent vainqueurs, si souvent plus cruels qu’une fin redoutée ensemble partagée, qui torture elle aussi, mais sait aussi unir si elle doit advenir, pour Une Éternité… Que j’aimerais chérir.
On ne meurt jamais de n’avoir pas été, encore faudrait-il naître à « Sa » Félicité en « Celle » convoitée, pour y mourir un jour, peut-être, mais libre d’Être Soi, et de Vivre en Ses Soies, à « Elle », pour mieux encore L’Aimer, tel Ce Bateau Ivre en mer déchaînée, lors Son Amour se Livre… Alors en son Entier.
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