EN LES ÉTHERS OUATÉS DE MES IMAGINAIRES…
EN LES ÉTHERS OUATÉS DE MES IMAGINAIRES…
« Ainsi pour moi fut cet hier… Aux si longs mois d’hiver »
Jamais comme aujourd’hui je n’aurais éprouvé jusqu’à points de sutures ce désarroi qui me torture de mille rétentions, sournoises en leurs brûlures, au sein de ma fluette et si humble chaumière qui accueille ma vie, géographiquement, mais où me manque tant cet essor rédempteur de mon ambiguïté complice d’écriture librement déployée, en laquelle je saurais, serein comme gourmand, m’ébrouer amplement, caressant « Prosodie » de mes ardeurs ouatées d’un vent d’indépendance aux vues émancipées, où, Muse et affranchie, en singulières prégnances elle m’offrirait sans trêve à toute autre obédience, celle ouatée de mes rêves, où tant mes Désirs dansent.
Oui, je me souhaiterais seul pour me laisser aller là où me guident mes envies, où se pourrait délier l’abyssale ankylose qui m’habite aujourd’hui, sans devoir composer avec qui que ce fut. Et, comme j’aimerais, m’affranchissant ainsi de tous ces entrelacs qui surent s’imposer à ce preux patriarche que j’étais devenu, aujourd’hui entravé, qui le fut malgré lui, pétri à en mourir de Devoirs accomplis.
Mais, tout au fond de moi, je ne suis pas cet Être épris d’une vie horlogée choyant une famille aux valeurs soignées et dogmes affirmés, s’écoulant ordonnée en mille convenances de protocoles assis autant que surannés, où souffre mon présent aujourd’hui sans élan, soumis par tous les temps au rouleau compresseur de bourrelles coutumes censées le structurer, si mollement assis sur ses valeurs fanées et conventions usées, duègnes bien-pensantes aux hypocrites sentes, qui si souvent m’obligent à céder sous leurs carcans d’inanités. Or, moi je me crois ce fruit originel d’un plus célébrant ciel me conviant sans détour à m’incarner ailleurs qu’en si sombre torpeur, en univers ouvert sur le grand large d’autres heures englobant terres et mers d’une existence aux repères mouvants, ivre des mille risques et hasards premiers qui surent hier me façonner (Le sauraient-ils encore en si pâles décors !), s’invitant à leurs guises pour pimenter mes jours.
Car j’étouffe aujourd’hui sous des principes sentencieux qui me gouvernent à leurs mains en prévenances qui m’astreignent, m’offrant en sacrifice à la chétive mansuétude d’une conjugalité aux contours racornis, se recroquevillant sur petit bout de soi qui ne s’invente plus une vie passionnelle, ayant abandonné ses rêves de Soleils, et ses intimes vœux conquérants d’un ailleurs aux caps et amers qui frémissaient hier, et sous mille autres cieux, que ceux régnant en Maîtres sur son présent sans feux. Ainsi sait-elle, disgracieuse, me torturer l’âme et le cœur ! En son corps rabougri, tant j’étouffe aujourd’hui.
Oui ! Je manque d’air et je m’étiole. Ce n’est plus l’essence d’un bonheur qui coule en ma carcasse, mais celle délétère de mes renoncements se ressassant d’aigreurs, qui elles s’entrelacent, pour conjuguer les temps de ce monde létal dont je suis prisonnier un peu plus à chaque jour, et tant sous leurs tortures m’éprouvent savamment de leurs acidités me rongeant jusqu’au sang, puis jusqu’à l’os… Infiniment.
Alors, de mes cris séquestrés, je hèle son ciel couvert au gris sévère et froid qui m’impose à ses nues, pour qu’enfin il m’entende, et consente à m’offrir… Oh, presque rien, juste un lit Chérubin pour y étendre, si lasse, ma carcasse, et y dormir enfin d’un sommeil serein, profond et enfantin, me libérant des jougs de cet enfermement, où je serais vraiment Homme honnête et entier en mon souffle fervent par la grâce touché, sans avoir à voiler les maux les plus subtils de mon intimité à celle qui, redoutant ces heures infinies d’un présent qui nous fuit, flaire ainsi ma douleur sans pouvoir la cerner, doublant la lassitude qui étouffe mon cœur.
Oui ! Sous bien autre amplitude, en un tout autre endroit, Je voudrais être seul jusqu’à l’oubli de soi pour un avènement qui ravirait Ma Foi. Or ce rêve s’efface inexorablement, si régulièrement que j’en perds ma raison en des délitements vainqueurs et puissants, qui s’accumulent encore, chaque jour un peu plus en ma secrète cour aux murs sans ouvertures. Ainsi pris en otage, tant je souhaite dormir pour ne plus m’éveiller, afin que d’oublier à peine l’œil ouvert ce jour éteint déjà, comme celui qui vient, au gris plus que certain, et ces nuits qui les suivent, elles aussi pétries d’ennui sans fin et de désespérance aux cycles incessants en leurs ballets d’outrances qui paralysent ainsi ma vie, privée de ses romances.
Tel éclair fondateur d’un orage d’été, naîtra-t-il donc un jour ce temps béni d’aveuglante clarté, tout autre que celui qui aujourd’hui m’étiole ? Adviendra-t-il enfin, ce rendez-vous serein d’un renouveau de cour tissé d’Amour et d’Espérance, enfin émancipé de jalons sclérosés, pour qu’en autre pays, aux couleurs chamarrées et parfums capiteux, hors ces murs carcéraux qui m’ont ainsi blessé, une brise soyeuse souhaitera m’enlacer en ses grâces rieuses affranchies des douleurs d’un temps à oublier ?
Et s’il ne s’offre à moi, cet âge Renaissance, impénitent poète sachant m’évaporer pour contrer Ma Misère, me diluerais-je, ici, en ces éthers ouatés de mes imaginaires aux songes chamarrés, m’affranchissant ainsi de mes orées fermées et sinistres frontières, qu’ils sauront, eux, bouter en un autre univers que le mien libéré de leurs chaînes altières, qui sauront m’oublier… Ou que je ferai taire.
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