DÉSORDRE ET… ÉRUPTIONS Ô, MON AIMÉE !
DÉSORDRE ET… ÉRUPTIONS
Ô, MON AIMÉE !
Toi, tu courtises ce fatras
Comblant tout vide de tes amas ;
Aussi, fiévreux, croisant ton œil
Vibre de crainte tout lieu d’accueil ;
Car en ton univers rien ne peut se fixer,
Toute chose se doit, alors amoncelée,
Telle une funambule saisir son équilibre
Sur tout autre que soi… Stylos, gommes ou livres.
Ainsi, de montagnes instables en vallées trop perdues,
Il faut chercher longtemps, tout ne se trouvant plus.
Puis, peu à peu, comme par érosion,
Ces piles mal ficelées choient en leur ascension,
Et s’étalent à terre bien misérablement
Avant d’être couvertes par d’autres documents.
Ainsi, de strates en strates étudie-t-on le monde,
Longtemps, dans la maison, si l’orage ne gronde ;
De quelques jours, à plusieurs années,
Nourris d’inattentions et de laisser-aller.
Puis un matin, un soir, ou une après-midi,
Claque un éclair soudain, suivit de tant de bruit…
C’est moi qui ne peux plus, oubliant ma raison,
Contenir ma hargne, vaincre ma démission.
Alors, de grondements en fermes éclats de voix,
Parodiant Zeus en son courroux narquois,
Je hurle dans l’azur de toute ma colère,
Avant de fuir ces salles trop inhospitalières
Où tes petites mains, troublées par mon fracas,
Entreprenant fissa de ranger tous ces tas,
Les changent ainsi de place sous les vents d’un hasard
Emplissant prestement les rayons d’un placard,
Qui regrettent ce temps où ils se reposaient
Narguant ces lieux grevés de leurs trop pleins d’effets.
Bref, là où vivaient fouillis, mystères, capharnaüm,
Il ne subsiste plus qu’un strict minimum ;
Ailleurs, là où les yeux ne peuvent se poser,
Le cancer du désordre est allé se greffer.
Qu’importe, puisque s’offrent à ma vue
Ces subtiles évasions de vastes étendues
Bien temporairement privées d’achoppements,
Dont il faut profiter alors pleinement ;
Car demain, il ne faut pas rêver,
De tout premiers objets viendront les encombrer…
Jusqu’au nouvel orage
À l’éruption sauvage
De laves spontanées
Qui viendront embraser
Ce volcan plein de rages
Aux virils carnages,
Si longtemps comprimées…
Qui savent me grimer
En vil personnage,
Au si triste visage
Que je veux oublier
Après m’être emporté,
Blessé par ce fatras,
Jurant tel un goujat…
Qui n’est autre que Moi
En malaise sournois
Pas très joli joli…
Et je me sens contrit.
Alors, à Toi que j’ai vexée,
Penaud, je viens mendier,
Si précieux sanctuaire,
Ta grâce salutaire.
Tant…
Après ce coup de sang
Renais en moi l’amant
Rongé par le remords ;
Et tout contre ton corps,
En mes bras te serrant,
J’implore si humblement
De ta mansuétude
La plus noble attitude,
Au Pardon rédempteur
Impétrant du Bonheur,
Sachant réconcilier
Par un fougueux Baiser
Nos deux fautes mêlées
En nos visions mouillées
Par ces enfantillages
Contredisant nos âges,
Qu’il nous faut conjurer,
Conjuguant de concert ce Précieux verbe « Aimer »
Sur tous les temps d’un ordinaire,
Qui lui ne sait toujours nous plaire,
Ô, Mon Aimée,
Mon enlacée,
Ma Tendre Terre…
Mon Sanctuaire.
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