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COMME LE SAULE…

Sous un grand ciel immaculé, tel le saule pleure ses feuilles sur sa terre nourricière, mes larmes demeurent en suspend, prisonnières de mes ramures qui suturent leurs plaies, si sensibles encore aux plus subtils frémissements des airs du temps, du temps qu’il fait, qui passe, et de celui qui fuit. Ces larmes sont de joies et de mélancolies. L’automne les appelle, et teinte avec délicatesse leurs robes feux aux tons pastel, si chauds encore de souvenirs printaniers qui attendrissent ainsi mes heures.

Un jour, qui ne saurait tarder, à leurs corps défendant prendront-elles leur envol et sauront me quitter de leur fatal adieu chargé de larmes chamarrées, pour rejoindre elles aussi sur l’humus de ma vie quelques autres avant elles, qui ne furent pas si Belles.

Puis elles fusionneront sentimentalement, inéluctablement, pianissimo profondément, puis délicieusement avec Ma Terre à Moi, Nourricière elle aussi, qui y distillera de leur brève existence les si précieuses essences Du Bonheur nostalgique, diffus, Éternel et Magique de Ton Amour que j’ai perdu, où Mon Amour pour Toi tutoyant L’Absolu, qui tant m’aura brûlé que mes feuilles aujourd’hui sur mon sol amassées me protègent du froid… De Ton oubli qui m’a blessé.

Et toujours Tu es là, au compas de Mes bras et tout contre Mon Cœur, car je ne T’oublie pas, tu m’accompagnes encore au plus secret de mes décors nés de Ton Pas, Ton Pas à Toi… Qui m’a fait « Homme », là, tout en moi.