C'ETAIS HIER, DEJA !
C’ÉTAIT HIER… DÉJÀ !
Sur la bute ombragée, une église sommeille.
Un soleil merveilleux en son ciel de printemps
Baigne ainsi une muse prise d’un doux tourment,
Sur une pierre posée ; au loin, son regard veille.
Elle attend, étonnée, et scrute l’horizon.
Depuis longtemps déjà elle embrasse la plaine,
Fébrile, impatiente, craintive, mais femme souveraine
Elle espère un destin qui chasse sa raison.
Rencontre de hasard en doux sonnets de lune,
Un poète lointain lui a ouvert le cœur d’une langueur soudaine.
D’Elle, il s’est parfumé l’âme d’une si tendre haleine.
Il arrive incertain en son habit de plume.
Qui sera-t-il ? Son sourire ? Son port ?
Elle ne sait vraiment comment l’imaginer.
En homme sûr de lui ? En timide clarté ?
L’intime de ses yeux ? L’attirance d’un corps ?
Incertitude, questionnements, et son cœur bat trop vite.
Puis le voici, enfin ! Si simple, peut-être trop distant,
D’une dégaine absente sous ses ailes du temps,
Une image sans fards… Un rêve qui s’effrite.
Pourtant en promenade, tendrement rapprochés
Deux cœurs se confièrent dans la douceur du vent,
Sages dans leurs émois ils ne seraient amants,
Et se quittèrent amis, en de chastes baisers.
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